Discours de la Foy Appendices

CONTENTS

  1. APPENDIX 1: CONFESSION DE LA FOY CHRESTIENNE, 1562
  2. APPENDIX 2: Beza’s epigram on Evangelical Religion
  3. APPENDIX 3: The scripts employed in Sommaire discours
  4. APPENDIX 4: the 1590 copy of Discours de la foy

APPENDIX 1: CONFESSION DE LA FOY CHRESTIENNE, 1562

This poem is the focus of Section III of Jamie Reid Baxter, ‘Esther Inglis’ Discours de la Foy and her “pourtraict de la RELIGION CHRESTIENNE”, gifted to Elizabeth Tudor on 1 January 1591’, Journal of the Edinburgh Bibliographical Society, 17 (2022), pp.62-94, at 70-75.

Julien Goeury, La Muse du Consistoire  (Geneva: Droz, 2022), pp.239-46, discusses the pseudonym ‘DENAKOL’ and demonstrates that when it was employed by the author of the Confession de la foy chrestienne published at Lyons in 1562, it was an anagram devised by the pastor Magdelon de Candolle:  Candolle / Kandole / DENAKOL. It seems certain that Esther Inglis knew this versified Confession and that it was one of her inspirations for creating the Discours de la foy.

The parallel columns below are set out in complete stanzas, and thus often provide only a (very) approximate  indication of the location of textual parallels between the Confession and the Discours.  Readers will work out for themselves the actual instances of the many parallels between the wording and imagery of the two poems.

DENAKOL, 1562

   Esther Inglis (?), 1591

CONFESSION DE LA FOY CHRESTIENNE

Laquelle a esté mise en Rime Françoise, à la grande consolation spirituelle de toute personne fidele.  Contenant en somme, les principaux Articles de nostre Foy: & tresclaire intelligence des saints Sacremens. Et à cette fin qu’elle puisse apporter quelque fruit dauantage au Lecteur pour se resiouir en Dieu: a esté proprement accommodée sur le chant du Psalme CXIX Bienheureuse est la personne, &c. De façon que par icelle, on peut estre edifié, la lisant simplement, ou la chantant spirituellement, pour la mieux retenir en memoire.

A LYON,

1562

SOMMAIRE

DISCOURS

DE LA FOY, CONTENANT

QUARANTE

STANCES

       ALEPH

Pvisque Sathan bataille contre nous,

Par l’antechrist nostre grand aduersaire:

Or sus Chrestiens armons nous donq tretous   sic

Prenons la Foy, ne nous laissons deffaire,

Et confessons en toute verité

La Foy qu’auons receu de Dieu le Pere.

2.

Chassons de nous toute infidelité,

Car croire faut de bon coeur en iustice,

Et confesser sans nulle infirmité

De bouche aussi, sans flater point le vice:

Or disons donq, & confessons la Foy,

Et ce faisant Dieu nous sera propice.

 3. 

Ie croy en Dieu nostre souuerain Roy,

Dieu tout-puissant & Seigneur debonnaire,

Et createur qui tout a fait pour soy,

Trois en vn Dieu qui n’a de rien affaire,

Le Pere, & Fils, aussi le saint Esprit,

Trois ne sont qu’vn c’est nostre Foy tresclaire.

4  

Aimer il faut ainsi qu’il est escrit,

Ce Seigneur Dieu en toute obeïssance,

Et l’adorer tout seul, comme il a dit.

Si aucun a disette & indigence,

A luy se faut retirer promptement,

Et inuoquer sa divine clemence.

I.

Cependant ô Chrestiens, que Satan trauaille,

 Et que son lieutenant nous dresse une bataille

Prenons la foy pour guide, asseurons nostre coeur,

Christ estant nostre chef, et la Foy nostre enseigne,

Il ne faut avoir peur que le diable entrepreigne,

Ny que jamais il puisse estre sur nous vainqueur.

II.

Marchons en ordonnance, et croyons en Justice,

Et si nous desirons que Dieu nous soit propice

Chassons de nostre camp toute infidelité:

Car elle est de la Foy l’aduersaire Jurée,

Et sa gloire sera de bien peu de durée,

Si nous ioignons la foy auecques verité.

III.

Nous croyons donc en Dieu, souuerain, inuincible,

Admirable ouurier, parfaict, puissant, terrible,

Pere, fils, Saint esprit, & triple en vnité,

Seul iuste, bon et grand, seul adoré des Anges.

Et de nous ses enfans, qui luy rendons louänges,

Et honneur, et hommage, en toute humilité.

IIII

Il est nostre secours, il est nostre tutelle,

Nostre chasteau muni, nostre recours fidelle,

Nostre tour, nostre fort, au fort de nos malheurs:

Au temps calamiteux c’est luy qui nous deliure,

Qui languissants de faim nous paist, & nous fait viure:

Qui durant nos ennuis, nous essuye nos pleurs.

BETH 2

5. Car de luy vient tout bien entierement,

C’est luy qui tout gouuerne en ce bas monde:

Voire des cieux a le gouuernement.

Il entretient toute la terre ronde,

Et ne pouuons sans luy rien besogner,

Mais auec luy tout bien il nous abonde.

6.

Il luy a pleu l’homme faire & former

A son image & diuine semblance,

Bon & parfait il le voulut creer.

Montrant en luy sa gloire & sa puissance:

Mais par Sathan il fut tost suborne  sic

Dont il perdit sa premiere excellence.

7.

Soudain il fut de Dieu abandonné,

Et despouillé de son bel heritage,

Serf de peché il fut lors condamné:

O quel malheur de faire au diable hommage,

Et delaisser son souuerain Seigneur,

Helas Adam nous en souffrons dommage.

 8.

Mais ce bon Dieu appaisant sa rigueur,

Il eut pitié, làs de sa creature,

Dont luy promit par sa grace & faueur,

Vaincre Sathan ennemy de nature,

Et luy briser la teste vaillamment,

Et enuoyant semence sainte & pure.

V.

De luy & non d’ailleurs, sourd toute chose bonne:

Si nous avons des biens, c’est luy qui les nous donne,

Car la terre est à luy, & son throne est és cieux:

Nous ne pouvons sans luy rien faire ne parfaire:

Il conduit nostre esprit, nos mains & nostre affaire,

Nous bande quand il veut, & desbande les yeux.

VI

Aprés ce tout formé, il feit à son image

Adam, et luy donna la terre pour partage:

Il inspira dans luy un esprit immortel:

Le feit parfaict, & bon, l’enrichit de sa grace:

Heureux estoit Adam, et heureuse sa race,

Si orné de ces dons il fust demeuré tel.

VII

Mais le prince d’enfer au bien portant envie,

Et au repos d’Adam, et à l’heur de sa vie,

Sous la peau d’un Serpent sa femme et luy deceut,

Luy faisant transgresser l’ordonnance divine,

Dont advint la revolte, & aprés la ruine,

Le dommage, la perte, et le mal qu’il receut.

VIII

Aprés un tel forfait, et une telle offense,

L’homme infracteur de foy demeuroit sans defense,

A la Mort, à l’enfer, miserable submis,

Si DIEV n’eust regardé en pitié sa facture,

Et promis de tirer, prenant nostre nature,

L’homme sien hors des fers où Satan l’avoit mis.

GIMEL 3

9  Cela promis aux Peres voirement,

Donna la Loy pour viure en sa iustice,

La commandant garder entierement,

Mais l’homme enclin à tout mal & à vice,

Comme pecheur ne la peut accomplir,

Dont eut besoing que Dieu luy fut propice.

IX

Nos peres ont vescu en heureuse vieillesse:

Ont creu de pere en fils à si sainte promesse:

Et sur elle ont fondé leur espoir & leur foy.

Cependant l’Eternel cognoissant combien vaine

Et fragile de soy, est la nature humaine,

Sur le mont de Sina feit entendre sa loy.

X

Au son des elements, des trompes nompareilles,

Il la feit publier & sonner aux oreilles

Des enfans de Iacob, afin qu’à l’advenir

Elle fust comme adresse, elle fust comme guide,

Ou comme un pedagogue, ou bien comme une bride,

Pour ce peuple effrené conduire et retenir.

XI

Mais l’homme quel qu’il soit, fust-il reputé iuste,

Ne la peut accomplir, et n’est assez robuste

De soy, pour supporter de la loy le fardeau.

N’accomplissant la loy, la loy mesme le Juge,

Son peché le condamne, et n’a nul subterfuge,

Qu’il ne soit par la loy heritier du tombeau.

10.

Point ne faisoit la Loy l’homme mourir:

Mais le peché qui le rendoit contraire,

Car le mauuais le bien ne peut sentir.

L’homme estant donq de Dieu grand aduersaire

Sujet estoit à malediction,

Causant la mort du peché de sic salaire.

 11.

Nous confessons la benediction

Par Iesus Christ à l’homme estre donnee:

C’est Iesus Christ qui fit l’oblation

Par son moyen nostre chance est tournee

Car c’est la fin & l’accomplissment

De cette Loy de Dieu ia ordonnee.

XII

Son peché, non la loy, est cause de sa perte:

Le sens est donc tout clair & la raison aperte,

Que l’homme par la loy ne peut prendre renfort:

Donc tout consideré, nous concluons qu’au monde

Par la loy du Seigneur, sans qu’ailleurs on se fonde,

Est cognu le peché, du peché vient la mort.

12.

Estant promis dés le commencement,

Pour restaurer l’humaine creature

Au temps prefix il vint certainement,

Au ventre saint d’vne vierge trespure,

Estant vray Dieu, vray homme il se fit

Hors de peché, là print nostre nature.

            DALETH 4

  13. Le Fils de Dieu de la vierge nasquit,

Le saint Esprit auteur de cet ouurage,

De s’en mesler à l’homme ne permit:

O quel bonheur qu’a nostre humain lignage

D’estre conioint à la Divinité

Du Fils de Dieu: faisons luy donq hommage.

14. 

Nous confessons, comme est la verité,

Que Iesus Christ oinct d’huyle inuisible

Du saint Esprit, luz donnant dignité

D’estre grand Roy aux fideles paisible,

Prophete aussi & Sacrificateur ,

Aux reprouuez se monstrant fort terrible.

15.

O nous heureux d’avoir vn tel Seigneur,

Le Fils de Dieu, Prophete, Roy & Prestre,

Qui par sa croix s’est fait nostre sauueur.

Il luy a pleu par sa mort nous remettre,

Au bon chemin lequel auions perdu,

Le seruiteur faisant deuenir maistre.

 16. 

Aux enfers donq croyons est descendu

Souffrant douleur de mort en grand detresse:

Mais tout il a vaincu par sa vertu,

C’est tout pour nous qu’il a souffert angoisse:

Car sur la croix les pecheurs il plegeoit,

Ne craignons plus nulle mortelle opresse.

XIII

Les hommes par peché receurent tel dommage,

Que bannis pour iamais du celeste heritage

Ils estoyent derechef à la mort exposez:

Mais suivant la promesse à nos peres donnée,

En despit de Satan, nostre chance est tournée,

Et CHRIST nous a remis d’où estions deposez.

XIIII

C’est CHRIST le fils de Dieu, issue d’une pucelle,

Conceu du Saint Esprit, en nostre chair mortelle,

Qui vray homme & vray Dieu nous a fauorisé.

C’est luy qui de la mort a remportée la gloire,

Si qu’on peut s’escrier, Mort, où est ta victoire?

Où est ton esguillon, ô sepulchre brisé? 

XV

C’est luy qui est venu en ce monde pour estre

Nostre Prophete saint, nostre Roy, nostre Prestre,

Pour nous prescher salut, et monstrer la clarté:

Soulager nos malheurs, porter nostre misere,

Pour nos iniquitez s’offrir à Dieu son pere,

Et de captifs qu’estions, nous mettre en liberté.

XVI

Heureux, trois fois heureux, se peut bien l’homme dire,

Qui a pour son sauveur, celuy duquel l’empire

A iamais permanent, s’estend par sus les cieux,

Qui fait trembler la terre, et duquel la voix saincte

Dethrone les grands Rois, et tient le monde en crainte,

Faisant par tout paroir ses effects merveilleux.

HE. 5

 17. Sathan sur nous grande puissance auoit,

Mais cette croix est nostre deliurance,

Fy de la mort qui tant nous menaçoit.

Sa Passion nostre ferme assurance

Et par son sang auons purgation

De noz pechez en pleine suffisance.

 18. 

Nous confessons sans simulation

Au monument auoir prins sepulture,

Trois iours apres sa Resurretion.

Tout il a fait pour nous, dit l’Escriture,

Ayons la Foy & aspirons aux Cieux,

Car par sa croix nous a fait ouuerture.

XVII

O amour admirable! ô nompareille grace!

O mystere profond! ô scavoir qui surpasse

Les esprits plus aigus, et les sens des humains!

Quand nous pensons à nous, que ce grand Dieu terrible

A bien daigné vestir nostre chair corruptible,

Pour nous povres chetifs, l’ouvrage de ses mains.

XVIII

Il a porté le ioug pour nostre ame asservie,

Il a souffert la mort pour nous donner la vie,

A esté nostre pleige, esté nostre garent,  sic

Il est ressuscité nous tirant de servage,

Est monté dans les cieux pour nous faire passage

Et nous faire heritiers de son Royaume grand.

XIX

Arriere mort arriere, & toy Satan arriere,

Qui teniez cy devant nostre ame prisonniere:

Nous sommes acquitez, CHRIST a payé pour nous.

Mort, nous ne craignons plus ta poignante sagette,

Ne Satan ton enfer puis que CHRIST nous rachette,

Et qu’il a de son pere, appaisé le courroux.

 19. 

De mort, d’enfer estant victorieux,

Et de sathan Dieu de ce territoire,

Il est monté la haut Roy glorieux.

Il est assis en grand honneur & gloire

A la dextre du Pere tout puissant

Gouuernant tout, ainsi le voulons croire.

 20.

Sur tous il est la haut ou resplandit,

Nostre Aduocat & chef de son Eglise,

Puisse perir qui son honneur rauit.

En luy tout seul nostre esperance est mise,

Seul le croyons nostre Mediateur,

Seul l’inuoquons car c’est nostre franchise.

XX

Victorieux d’enfer, de la mort, & du diable,

Il est au ciel assis sur son siege equitable,

Intercedant pour nous comme mediateur:

Aussi est-ce en luy seul que gist nostre esperance,

Et au nom seul duquel nous prenons asseurance

D’offrir a l’Eternel nos voeus & nostre coeur.

XXI

Il est aux cieux monté, et la haut il preside

En son throne eternel, où homme-dieu reside,

Iusq’au iour qu’il viendra en son haut appareil

Environné de gloire et de magnificence,

Asseurer ses esleus, et prononer sentence

Contre les reprouues et contre leur orgueil..

XXII

Il ne fait donc que l’homme eslourdi de folie

Le cerche en vn ciboire, ou bien en vne oublie,

Ny au temple caché, mais puisqu’au ciel est Christ,

Nous eslevons nos yeux, et par la vertu sainte,

De l’Esprit tout voyant, nous le prions sans feinte:

Le priant le voyons des yeux de nostre esprit.

VAU.6

  23. Point ne voulons autre intercesseur,

Car luy tout seul suffit enuers le Pere,

Honneur diuin n’est deu au seruiteur.

A vn seul Dieu hommage conuient faire,

Les saints voulons en honneur imiter,

A vn seul Dieu, nous desirons complaire.

24. 

Croyons aussi qu’aux cieux voulut monter,

Vray homme Dieu en propre chair humaine:

En propre corps veut la haut habiter.

De le cercher icy c’est chose vaine,

De le fermer en quelque lieu caché,

Point ne convient à sa cour souueraine.

XXIII

Nul autre n’avouons, qui pour nous intercede,

De luy nostre Justice & vray salut procede:

C’est a luy, non aux saincts, que l’honneur appartient,

Mais avecque les saincts luy rendons los Et gloire,

Et de Peres en fils celebrons sa memoire,

Car comme d’un surgeon, tout bien de luy nous vient.

25.

Nous confessons & croyons sans peché,

Le saint Esprit notre Dieu amiable,

Viuifiant tout esprit entaché.

Regenerant le pecheur miserable,

Ayant l’Eglise en son gouuernement,

La conduisant par sa grace admirable.

 26. 

Croyons aussi sans douter nullement,

De tous Chrestiens vne Eglise fidele,

De ces pechez purgée nettement,

En esperant la vie eternelle,

Par Iesus Christ son espoux amoureux,

Qui par son sang là sic fait gentile & belle.

XXIIII

Nous croyons en l’Esprit de nos esprits l’adresse,

L’auteur de verité, de clarté de sagesse,

L’ange d’eternité, splendeur de l’immortel,

Conducteur, gouverneur, donne-sens donne-vie:

Restaurateur de l’ame, ennemy de l’envie:

Bening, paisible, doux, admirable, eternel.

XXV

L’Eglise nous croyons chrestienne, universelle,

Mere de tous esleus, & l’espouse fidelle

De Christ, qui la soustient, la garde, la cherit,

Qui la fait triompher malgré son adversaire:

Qui la rend ferme & stable en son temps plus contraire,

La defend, la preserve, alors que tout perit.

XXVI

De grace & de salut l’Eglise est revestuë,

Le saint Esprit la guide, et la rend plus cognue,

Sa splendeur est au chef, et sa beauté aux yeux:

La charité , l’espoir, et la foy sont ses ailes,

La povreté la suit, & porte en ses mammelles

L’innocent eschapé du tyran furieux.

XXVII

 Nous croyons l’unité des esleus en l’Eglise,

Que comme vn cors parfaict du chef on ne diuise,

Aussi ne nous peut-on separer d’auec Christ:

Nous ne sommes qu’un corps, que l’eternel assemble,

Qui prend vigueur du chef, si que liez ensemble

Auons mesme vertu, mesme sens, mesme esprit.

ZAIN.7

  27. O que celuy se peut tenir heureux,

D’estre nombré en cette Eglise sainte

Il n’ya point de Iudas mal-heureux.

Saül aussi, ne Cain en sa crainte,

Achab n’y est, n’aucun qui veut seruir

A Iesabel de tout peché enceinte.

28.  

Nous confessons & voulons maintenir,

Communion des Saints en cette eglise,

C’est qu’entre nous, nous deuons départir

Biens terriens selon la part acquise:

Car comme en Foy trestous communiquons,

En charité la Foy doit estre assise.

  29.

Grace & salut en l’Eglise croyons,

Mais hors n’y a que mort, douleur & peine,

L’arche Noé, semblable la disons,

Des Sacremens de discipline est pleine

Son fondement, la predication

Du verbe sain qui à la vie meine.

 30. 

Les hommes saints par inspiration

Du saint Esprit, furent esmeus d’escrire

La Loy de Dieu & sainte instruction.

Vieil & Nouueau Testament voulons lire,

Et tous les deux selon la verité,

Nous confessons à salut nous suffire.

XXVIII

Ainsi nous jouïssons, vnie, de la franchise

Et des biens, & des dons, que Christ fait à l’Eglise,

Pour obtenir pardon de nostre iniquité.

Croyons en ferme foy que viendra la journée,

Que reprendrons nos corps, &  nous sera donnée

Vne eternelle vie, és lieux d’Eternité.

HETH. 8

31.   Deux Sacremens signes de charité,

Nous receuons, la Cene & le Baptesme:

Signes y sont ayans diuinité.

Les seaux de Dieux donnans la chose mesme,

Vains il ne sont: mais ont force & vigueur,

Car ils nous sont prochains de Dieu supréme. sic

 32. 

Premierement Iesus reformateur

A commandé le Baptesme tresdigne

Pour reformer le vieil Adam pecheur,

L’element d’eau ne nous sert que d’vn signe,

Le saint Esprit au sang de Iesus Christ,

Purge le tout par sa grace benigne.

 33.

La Cene aussi ainsi qu’il est escrit,

Nous confessons en toute reverence,

Grand Sacrement vn merueilleux edit.

L’homme charnel n’a nulle intelligence,

Quiconque veut l’entendre & le sauoir

Selon l’esprit, doit auoir la science.

34.

Escoutez donq, si voulez bien auoir,

Ce Sacrement n’est pas rien incredible,

Car c’est la Foy qui fait tout conceuoir.

Manger le corps par la Foy est possible,

Charnellement rien ne permet penser,

L’Esprit par Foy prend la grace inuisible.

XXIX

Or nous ne pourrions pas bien rendre tesmoignage

Des promesses de Christ, si nous n’auions pour gaige,

Et sa marque et son scel, ou quelque sacrement,

Et lettre de faueur, pour monstrer que nous sommes

Ses esleus, ses soldats, ses seruants & ses hommes,

Et que pouuions passer ses paruis librement.

XXX

Nous auons le Baptesme, où Dieu nous represente

 Par ce saint caractaire et marque suffisante

Nostre ressource en Christ, nos pechez annulez,

Guerison de nos maux en sa sainte piscine:

Et comme par la foy ceste grace diuine

Fait que sommes au rang des esleus enrollez.

XXXI

La Cene es le grand seau et la sainte alliance

De Christ auecque nous, qui fait que par fiance

Nous sommes pleinement auecque Christ vnie.

Si qu’entez en son corps, & en sa chaire tressaincte,

A sa grace, à ses biens participons sans feinte:

Et sommes sans douter auecque luy benits.

TETH. 9

35.   Or confessons qu’au vray pouuons manger

Le corps de Christ & son sang aussi boire:

Mais nostre Esprit seul s’en peut sustanter,

Le tout faisons à l’honneur & la gloire

De Iesus Christ, qui nous a commandé

Ce Sacrement le faire en sa memoire.

36. 

Car d’iceluy grand fruit nous est donné,

Nostre ame en vit, l’esprit prend nourriture,

Chair de sa chair nous fait par charité,

Os de ses os vnis à sa nature,

Participans fort merueilleusement

En tous ces biens, comme dit l’Escriture.

37.  

Telle est la Foy qu’auons du Sacrement,

Ce neantmoins ne cesse l’auersaire,

De nous troubler par tout cruellement,

Qui ainsi croit est dit Sacramentaire,

Il est pour vray: car c’est la sainte Foy,

De tous les saints enfants de Dieu le Pere.

 38. 

O Seigneur Dieu oste nous hors d’esmoy,

Car outragez sommes pour ta querelle,

Tes ennemis veulent ruiner ta Loy,

Donne secours, regarde nostre zele:

Car tout cecy ne nous vient que de toy,

Deliure donq ton Eglise fidele.

XXXII

O souuerain banquet! ô celeste conuiue,

Qui l’homme auecque Christ conioint par la foy viue!

O admirable foy qui fais qu’en vn moment

Nostre ame monte aux cieux, & que là haut repue

De bruuage immortel, elle ait encor la veuë

De celuy qui regit l’estoilé firmament!

XXXIII

Combien d’esprits brouillons ont abusé le monde,

Pour n’auoir bien compris la science profonde

De ce mystere sainct, qui suiuans le r’enuoy

Et les subtilitez de la nature humaine,

Se sont laissé trainer à leur raison tresuaine,

Et n’ont point sauouré les discours de la foy?

XXXIV

La foy est celle-la qui combat le mensonge,

Qui releue d’erreur celuy-la qui s’y plonge,

Qui separe & desioint Babylon de Sion,

Christ d’auecque Baal, doctrine d’ignorance:

Qui donne plein repos, & qui donne asseurance

Au fidele chrestien au temps d’affliction.

XXXV

La foy fille de Dieu, et de son throne issue

Ne regarde qu’au ciel, d’où elle est descendue:

Elle ne loge point auecque les mondains:

Son seiour est au coeur de l’ame humiliée:

Plus elle est en vigueur, quand plus est trauaillée,

Et tousiours de sa voix les effects sont certains.

XXXVI

Qu’as tu donc à japper hypocrite en dispute

Contre la foy des saints? scais-tu pas que le juste

Comme est dict, vit de foy? et quoy ne sçais-tu pas

Que la chair rien ne sert, mais l’esprit viuifie?

Le corps de Christ adonc et son sang donne vie?

Et par foy nous goustons ce celeste repas.

XXXVII

Voila quelle est la foy, voila que Christ enseigne,

Duquel seul nous deuons par foy suiure l’enseigne,

Sans redouter ne craindre vn tas de mesdisants,

Qui nous taxent d’erreur, comme gens heretiques,

Qui mettent tout leur soing et toutes leues pratiques

Pour nous mettre en horreur entre tous les viuants.

XXXVIII

Pour quitter l’ignorance on nous charge d’injure;

On nous nomme menteurs pour suiure l’Escriture

Dictée du grand Dieu, et reduite en escrit

Par les prophetes saincts, par Christ mesme annoncée,

Par ses ambassadeurs au monde prononcée

Inspirez et instruits de l’Eternel Esprit.

Pour nous mettre en horreur entre tous les viuants.

           IOD.10

39.  Mal on nous dit estre seditieux,

Car nous aimons tout bon ordre & police,

Et desirons punir les vitieux.

Les Roys croyons leur puissance & iustice,

Le prince aussi auec son gouuernement,

Nous confessons estre vn diuin office.

 40. 

Croyons aussi que Dieu le createur

A ordonné pour tous le mariage:

Le prohiber ne peut l’homme menteur.

Combien voit-on regner concubinage,

Mais au paillard Dieu ne fera mercy,

Car auec luy n’aura nul heritage.

  41.

Puis que pecheurs trestous sommes icy,

Nous confessons la diuine clemence,

De tous pechez remission aussi,

Nous attendons certaine deliurance

Ayant la Foy pour nous iustifier.

En Iesus Christ seul nostre suffisance.

42.

Nous confessons sans nous glorifier,

Que tout bien fait n’est vain ne inutile.

La Foy le peut à Dieu verifier.

Le bien il veut recompenser par mille:

Mais tout cela se fait par Iesus Christ

Par lequel Dieu nous est doux & facile.

KAPH.11

43.La viue Foy par oeuures Saint Paul dit

Car autrement sans oeuures elle est morte,

Les Diables ont la Foy comme est escrit.

Qui croit en Dieu comme eux de telle sorte,

Sans faire bien, embrassant tout forfait,

Au feu d’Enfer son ame il transporte.

44. 

Nous confessons que le seul Dieu parfait

Peut pardonner tous les pechez des hommes,

Le sang de Christ couure nostre meffait.

Sans Iesus Christ miserables nous sommes,

En luy nous faut tousiours bien consoler,

Par viue foy à luy soyons conformes.

45.

Ce neantmoins nous voulons confesser,

Qu’il a donné a noz Pasteurs puissance,

En Iesus Christ remission prescher.

Lesquels aussi en seine intelligence

D’excommunier on receu le pouuoir,

Et d’accepter pecheurs à penitence.

 46. 

Nous attendons du Seigneur le vouloir,

Quand il fera consommer tout le monde,

Son iugement croyons sans le sauoir.

Tous les viuans de cette terre ronde

Trespasseront ou seront transformez,

Puis reuiuront c’est chose fort profonde. 

LAMED.12

 47.  Les bons seront en Christ tous refomez sic

Resuscitans en grand honneur & gloire

Mais les mauuais seront tous enflammez.

Les saints esleus de mort auront victoire,

Puis regneront perpetuellemet

Là sus au ciel, ainsi le voulons croire.

50.  

Telle est la foy qu’auons dit maintenant:

Viure & mourir nous voulons en icelle.

O Seigneur Dieu qui n’as commencement,

Preserue nous en la vie mortelle,

Quand tu seras venu en iugement:

A tes seruans donne vie eternelle.

XXXIX

 Pour estre nostre Eglise à son espoux fidele,

Rebelles, turbulents, mutins on nous appelle,

Contraires ennemis des Princes et des Roys,

Qui toutesfois voulons obeissance rendre

Au Prince, au Magistrat, et librement entendre

Leurs iustes mandements, leurs edicts, et leurs loix.

XL.

O Dieu qui vois nos coeurs, et ceux de nos contraires,

Prens nostre cause en main, mets fin en nos miseres,

Renforce nos esprits de constance & de foy:

Et lors ny les tourments, ny les fers, ny les chables,

Ny les fouets, ny les feux, des Tyrans execrables

Ne nous pourront jamais distraire d’auec toy.                            FIN

De Benjamin le regne exterminé   

Iessé viendra du Seigneur ordonné.


APPENDIX 2: Beza’s epigram on Evangelical Religion

The following poems are discussed in Section IV of Jamie Reid Baxter, ‘Esther Inglis’ Discours de la Foy and her “pourtraict de la RELIGION CHRESTIENNE”, gifted to Elizabeth Tudor on 1 January 1591’, Journal of the Edinburgh Bibliographical Society, 17 (2022), pp.62-94, at 75-79.

1.1.  Confessio Christianae Fidei

Confessio Christianae Fidei, et eiusdem collatio cum papisticis haeresibus per Theodorum Bezam Vezelium  ex Typographia Ioaniis Bonae Fidei 1560.

At the end of the author’s long prefatory Epistle, which ends ‘Vale Genevae, quarto Idus Martii, anno domini 1560’, we find

Religionis non papisticae sed vere evangelicae pictura, per Theodorum Bezam Vezelium expressa.

Quaenam age tam lacero vestita incedis amictu?

        Relligio, summi vera Patris soboles.

Cur vestis tam vilis? opes contemno caducas.

        Quis liber hic? Patris lex veneranda mei.

Cur nudum pectus? decet hoc candoris amicam.

         Cur innixa cruci?  Crux mihi sola quies.

Cur alata? homines doceo super astra volare.

         Cur radians? mentis discutio tenebras.

Quid docet hoc frenum? mentis cohibere furores.

         Cur tibi mors premitur? mors quia mortis ego.

In Beza’s Icones of 1580, the first line omits the hypermetrical age. That is also the case in the 1577 and 1587 Genevan editions of the Confessio, where the epigram is entitled ‘Religonis verè Euangelicae pictura, versibus expressa’.  But the image in those editions is that of the French text of 1561, i.e. with unfolded wings, unlike the folded wings of the 1580 emblem XXXIX.  Neither the image nor the poem appear in the 1563 edition (printed by Iaques du Pan).

1.2.  In 1561, the French poem runs to 22 alexandrines, and since it bears no other attribution, must be Beza’s own work. While eminently explicatory, it is nonetheless verbose, even flabby,  compared to the Latin original:

POURTRAIT DE LA VRAIE RELIGION

image

Mais qui es-tu (dy-moy) qui vas si mal vestue?

N’ayant pour tout habit qu’vne robbe rompue?

Ie suis RELIGION (et n’en sois plus en peine)

Du Pere souuerain la fille souueraine.

Pourquoy t’habilles-tu de si povre vesture?

Ie mesprise les biens, & la riche parure.

Quel est ce liure-la que tu tiens en la main?

La souueraine Loy du Pere souuerain.

Pourquoy aucunement n’est couuerte au dehors

La poictrine, aussi bien que le reste du corps?

Cela me sied fort bien, à moy qui ay le coeur

Ennemi de finesse, & amie de rondeur.

Sur le bout d’vne croix, pourquoy t’appuyes-tu?

C’est la croix qui me donne & repos  & vertu.

Pour quelle cause as-tu deux ailes aux costés?

Ie fay voler les gens iusques au ciel vouté.

Pourquoy tant de rayons enuironnent ta face?

Hors de l’esprit humain les tenebres ie chasse.

Que veut dire ce frain? Que i’enseigne à domter

Les passions du coeur, & à se surmonter.

Pourquoy dessous tes pieds foulles-tu la Mort blesme?

Pourtant que ie suis la Mort de la Mort mesme.

1.3. Simon Goulart’s 1581 French paraphrase, however, is as concise as Beza’s original Latin, free of the latter’s 1561 line-filling ‘et n’en sois plus en peine’, and with a much more telling final couplet :

Qui es tu (di le moy) marchant[1] si mal vestuë?

        Je suis Religion, de l’Eternel issuë.

D’où vient ce pauvre habit? fi de caduque arroy.

         Quel beau livre est-ce là? de mon pere la loy.

Que ne te couvres tu? de rondeur suis amie.

        Que veut dire ta croix? sans la croix je n’ay vie.

Et tes ailes? je fay l’homme voler aux cieux.

         Tes rayons? j’aboli l’erreur pernicieux.

Ce frein? l’ame par moy ses passions surmonte.

         Et la mort sous tes pieds?  la mort je mords & dompte.


[1] While incedere does mean to match, Goulart’s gerundive (‘walking’) fits the image less well than Beza’s aller.



APPENDIX 3: The scripts employed in Sommaire discours

The complexity of the conflicting nomenclatures used to describe calligraphic scripts and my own limited mental capacity for visual memorisation means that I am unable to attempt a detailed commentary on the calligraphy and scripts employed by Inglis in this MS.  For example, Scott-Elliott and Yeo list the letterings as ‘Roman, italic, Gothic, French secretary hand, tagliata, and rognosa’, or, to use Nicolas Barker 2012’s classifications, droicte, ronde venecienne, lettre d’estat, lettre chanceleresque, lettre coupée and lettre frizée. However, I see numerous instances of a script Scott-Elliott and Yeo do not name, lettera piacevole, or, in Barker’s terminology, lettre plaisante.  

The stanzas are recto only, one to a page, except 17/18 and 19/20, where the scripts are so tiny that two stanzas are fitted into the available space.  A striking feature is the way that Inglis regularly repeats a script in increasingly small format for successive stanzas, whether in pairs, or triplets (1-3, 4-6, 9-11, 12-14) or even a quadruplet for 15-18. At the centre of the text, the tiny, different scripts used for  17/18  and 19/20 on their respective single pages ensures a literally monumental impact for what follows with the full-page Roman majuscules of 21 for Christ’s Ascension into heaven and the ‘italic small capitals’ of the 22’s crucial, savage denunciation of the Roman doctrine of consubstantiation.  The second half of the poem introduces various scripts hitherto not employed, again featuring several pairs and triplets. Stanza 40 is in the same script and letter size as stanza 1.  

While the impact of the tiny scripts and subsequent majuscules in 21 and 22 looks to be intentional, underlining a structural climax in the Discours, such intentionality is called into question by the very similar poetic manuscript book that Inglis produced (but never gifted) in 1592, Livret de la grandeur de Dieu et de la cognoissance qu’on peut avoir de luy par ses oeuvres  (by Pierre Duval (d.1564), bishop of Sées in Normandy; first published 1558). Now in Edinburgh University Library, the hundred tetrastichs of this calligraphic showpiece have much in common with the forty hexastichs of the Sommaire discours. Both the Discours and La grandeur begin and end in the same script and letter size, use an impressive range of scripts (and letter-sizes), feature the grouping of stanzas in a single, shrinking script, and include the same postliminary Latin quatrain by Nicolas Langlois. The sequencing of the types of script is also largely (but not entirely) the same. Certainly, just as in Discours, not only does Inglis return to the script of stanza I for stanza C at the end, but she also features scripts so small that two quatrains are fitted to a page, and near the mid point,  she employs monumental Roman majuscules followed by italic majuscules.  But  in De la grandeur, this seems meaningless in textual terms, for  stanza 53 deals with the ‘pretty edifice’ of birds’ nests, and 54 with God’s care for bees:

PAR QUEL ENGIN, ET PAR QVEL ARTIFICE:

FONT LES OYSEAVX LE GENTIL EDIFICE

DE LEVRS BEAVS NIDS, CHACVN EN SA SAISON,

POVR CONSERVER L’ESPOIR DE SA MAISON?

QUI A PRIS GARDE AUX GENTES MESNAGERES

MOUSCHES A MIEL, SOIGNEUSES & LEGERES,

A TRAVAILLER & RECVEILLIR DV CIEL

PARMY LES FLEVRS & LA CIRE,  & LE MIEL?

These stanzas scarcely seem to merit such lapidary, monumental calligraphic treatment.  Might it have been an awareness of such miscalculated alignments of text and lettering that was Inglis’ reason for never gifting this manuscript? As has been well observed, the existing bilingual MS of the Octonaires/ Octonaries, Folger V.a.91, ‘contains a large number of writing errors in the French text. Most of these mistakes were too serious to be corrected … she never used this manuscript as a gift book’.[1]  


[1] Anneke Tjan-Bakker, ‘Dame Flora’s Blossoms : Esther Inglis’s Flower-Illustrated Manuscripts’ in English Manuscript Studies 1100-1700. Vol. 9, ed. Peter Beal and Margaret J.M. Ezell (London: The British Library, 2000), pp.49-72, at 63. For a transcription of Folger V.a.91 and notes on the textual variants of the three extant recensions of Inglis’s Octonaries,  see https://scholarcommons.sc.edu/ssl/vol48/iss2/   at pp. 94-113.


APPENDIX 4: the 1590 copy of Discours de la foy

On 3 October 2023, Dr Thomas Brochard (University of St Andrews) drew my attention to the hitherto entirely unnoticed presence of Esther Inglis and a version of her Discours de la foy in an 1864 sale catalogue published by the Utrecht bookseller T. de Bruyn.

 Catalogue item 574 is described thus:

Discours de la foy chrestienne. Escrit à Lislebourg par Esther Langlois Françoise 1590. 8o. en carton.

Album précieux et intéressant contenant 37 Discours en vers, exécutés en calligraphie, d’une beauté remarquable, avec une dédicace à Mad. La Princesse d’Orange par E.L. Fille Franç. Suivant une notice de M.W.C.Ackersdijck, il provient de la Bibliothèque du Prince Fréd.Henri, vendu à la Haye en 1749 et est dédié à Louise de Coligny, Veuve du Prince Guillaume I d’Orange, après son retour en France.

Also noteworthy is the longer title: Discours de la foy chrestienne. While the adjective ‘chrestienne’ underlines the poem’s link with the Confession de la foy chrestienne of Beza (and that of Candolle), the longer title of 1590 would not fit on the title page of the 1591 MS. Did the 1590 title page perhaps not feature the Genevan printers’ device with the deux portes? Or was the word ‘Chrestienne’ given central prominence below ‘Discours de la foy’, perhaps with a smaller device below it?

The 1590 dedicatee, the French Huguenot grandee Louise de Coligny (1555-1620), Princess of Orange, was not a reigning monarch like the English queen, but she was the ‘queen dowager’ of the United Provinces. For since 10 July 1584, she had been the widow of the murdered William ‘the Silent’ of Orange, the Dutch protestant leader. They had married on 24 April 1583. Their only child, Frederick-Henry, born in January 1584, was named for the Danish king Frederick II and for the Huguenot King of Navarre, Henri de Bourbon (the future Henri IV).[1] Six months later, William the Silent was murdered in his wife’s presence at Delft, dying in her arms.

When she married William of Orange, the twenty-eight-year-old Louise had been a widow for a decade. She had lost her first husband on 24 August 1572, in the St Bartholomew’s massacre that was unleashed by the assassination that same night of her father, the French protestant leader, Admiral Gaspard de Coligny (1519-1572). Absolutely unflinching in her devotion to her Calvinist faith, the widowed Princess of Orange initially wished to return to France, but in the event, remained in the Netherlands for most of her life, since her son was first in line to succeed his half-brother, Maurice of Nassau, as Stadtholder of the United Provinces. Frederick-Henry duly succeeded as Stadtholder in 1625, five years after his mother’s death. As Count Jules Delaborde wrote of her in his two-volume biography,  she was ‘une des plus nobles personnalités qui aient honoré le protestantisme français, en continuant, tour à tour, sur le sol de la patrie et sur le sol étranger, avec une inébranlable constance, les grandes traditions de piété, honneur et dévouement, recueillies au foyer paternel’.[2] 

The massacres of Huguenots across France unleashed by the murder of Admiral Coligny and the ensuing St Bartholomew’s night slaughter in Paris gave rise to a huge body of polemical verse in French and Latin from both sides; three short dialogic Latin epigrams on the massacre, two of them specifically involving Admiral Coligny, were calligraphically copied in Edinburgh by Esther Inglis’s mother, Marie Presot. The triptych constitutes the second leaf of a ceremonious letter of thanks that her husband, Nicolas Langlois/ Anglois, addressed to David Lindsay, minister of Leith, dated 24 August 1574.[3] Nicolas draws Lindsay’s attention to the date, the second anniversary of the slaughter.[4] Coligny was far the most famous individual victim of the massacre. The third of the epigrams copied in 1574, beginning Ille Dei miles iacet Amirallius, had first appeared in a broadsheet printed in 1572 at Basel, where the Admiral’s two sons and a nephew had found safety by November 1572.[5] In Ille Dei miles, Coligny’s spirit makes the point that his death is not the death of true religion, because Christ will protect His flock. These six lines, constituting as they do a beautiful and concise summary of the Massacre’s failure to destroy French Protestantism, had a very long life ahead of them in chronicles of European history, antiquarian works or polemics by German and Dutch protestants.[6]

The huge challenges faced by Henri de Navarre after he succeeded to the French throne in the autumn of 1589, and the scale of Spain’s interventions to prevent his rule, form the politico-historical background to the 1591 Discours de la foy.[7]The discovery that in 1590, Esther Inglis had already presented a very similar, possibly near-identical poem to Louise de Coligny, is extremely suggestive. In the paratext of the 1591 Discours, both Esther and her father draw attention to the fact that the Discours is the work of a young woman. It appears that she (and to an unknown extent, her father) were implementing a strategy of making subtle but eloquent, ‘woman to woman’ appeals on behalf of the Huguenot cause in France at this crucial juncture. We have no idea at present whether this strategy was their own idea or not.[8] But Louise de Coligny’s extant letters of 1590 show how closely she was following the course of events in France, and how hard she tried to get the States-General to send her stepson Maurice of Nassau to Henri’s aid. Her efforts are evoked by Jules Delaborde: 

Pendant ce temps, la princesse d’Orange, qu’une corréspondance suivie avec l’entourage de Henri de Bourbon tenait au courant des événements de chaque jour, combinait ses efforts avec ceux de Maurice et de Justin de Nassau, pour decider les Etats-Généraux des Provinces-Unies à accorder au roi de France le secours d’un certain nombre de navires.  Son intervention purement officieuse dans les négociations qui eurent lieu à cet égard fur couronnée de succès.  On peut juger de l’ardeur qu’elle apportait au service du roi par ces lignes, adressées le 17 juillet et le 6 août à Maurice de Nassau…’. [9]

Esther’s Discours de la foy, it transpires, was not only a plea that the English monarch come to the aid of Henri IV but – via Louise de Coligny, Princesse d’Orange – that the Dutch protestant leader Maurice of Nassau and the States-General do likewise. It is striking that less than a decade later, in 1599, both Elizabeth of England and Maurice of Nassau would be recipients of calligraphic copies of the Livre de pseaumes, made for them by Esther Inglis, while on 30 December 1600, Inglis would gift a volume (the Quatrains du Sieur de Pybrac) to another French Huguenot grandee, the young vicomte Henri de Rohan, in Edinburgh, just after he and his brother had stood godfathers to Prince Charles at Holyroodhouse;[10] and in 1601, Inglis would follow this up with gifts of lavish volumes to Rohan (Les Proverbes du Roy Salomon), to his mother Catherine de Parthenay, (Le Livre de l’Ecclésiaste [and] Le Cantique du Roy Salomon) and to Henri IV’s sister Catherine de Bourbon (Les Proverbes de Salomon). It is to be hoped that now the existence of the 1590 Discours de la foy chrestienne has come to light, the volume’s present whereabouts can be traced, and its contents made available in time for the quatercentenary of Esther Inglis’ death, on 30 August 2024.


[1] This is almost a foreshadowing of James VI’s heir, Henry Frederick Stuart, Duke of Rothesay, named for his Danish grandfather and for, inter alia, Henri IV, his godfather, and, alongside Maurice of Nassau, his greatest hero.

[2] Jules Delaborde, Louise de Coligny, Princesse d’Orange, 2 vols. (Paris: Fischbacher, 1890), I, 3.

[3] For images of both leaves of the letter, and a part-translation, see Nicolas Barker’s invaluable ‘Introduction’ to Esther Inglis’s Les Proverbes de Salomon A Facsimile (Roxburghe Club, 2012), pp.32-36), but note that Barker was under the then established but erroneous impression that Esther Inglis’s parents were living on poor relief until 1578.

[4] See the short discussion here, pp.61-62 and especially note 41: https://scholarcommons.sc.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=2315&context=ssl

[5] Jules Delaborde, François de Chastillon, Comte de Coligny (Paris :Fischbacher, 1886), p.63. They left Basel for Bern on 28 October 1573 (ibid.p.123). Louise de Coligny had joined them in Basel on 10 June that year: see Delaborde, Louise de Coligny, I, 65.

[6] I have found the poem cited, either in full or in part, in no fewer than nineteen such publications, from Andreas Werner, Chronica (Magdeburg, 1584), p.164, and David Chytraeus Chronologia historiae (Helmstedt, 1586), p.365, to M.Trogilli … Ausführliche Eröffnung (Hamburg, 1703), p.400-401 and Balduinus Hunnius,  Nederlands bekommernisse over de verbreekinge Josephs (1709), p.267.

[7] This historical context is discussed in Jamie Reid Baxter, ‘Esther Inglis’ Discours de la Foy and her “pourtraict de la RELIGION CHRESTIENNE”, gifted to Elizabeth Tudor on 1 January 1591’, Journal of the Edinburgh Bibliographical Society, 17 (2022), pp. 82-85.

[8] As yet, the little we know about Nicolas Langlois does not include his contacts in France. However, he was not entirely unknown to the French Crown, at least in 1587. See Sir William Fraser’s Memorials of the Earls of Haddington (2 vols., Edinburgh 1889), ii, 41-42 for a letter from none less than King Henri III, dated 10 May 1588, to James VI himself, asking that he intervene in a monetary issue involving ‘Nicolas l’Anglois, maistre de l’escolle Françoise’,  the goldsmith and financier Thomas Foulis and ‘la somme de cinq ou six cens escuz ou la valeur’ entrusted to them by the widow of Firmain Alezard, ‘en son viuant maistre cordonier de feu nostre tres-chere et tres-amee belle soeur la Royne d’Escosse’. (Alezard has a wikipedia entry, under the name ‘Fremyn Alezard’. He died in Edinburgh in November 1584, and his Edinburgh testament dative is extant.) James VI evidently did intervene; see the obligation signed by the obscure Edinburgh merchant Jhone Uddert (Udwart) on 13 March 1589 (new style), National Records of Scotland, RD1/32/331. Uddert may have been a brother of the very much better-known Nicoll and Alexander (see J.D. Marwick, ed. Extracts from the Burgh Records of Edinburgh, 1403-1589, iii and iv, passim). Alexander Uddert owned the ‘commodious hous’ at Edinburgh’s New Well, made available rent-free to Nicolas Langlois in September 1574 (Extracts, iv, 21, 23).

[9] Jules Delaborde, Louise de Coligny, i, 240. Delaborde then goes on to quote the two letters in their entirety; they can also be read in Correspondance de Louise de Coligny, Princesse d’Orange,  Recueillie par Paul Marchegay, publiée avec introduction biographique et notes par Léon Marlet (Paris, 1887), pp.55-57 (Letters XXXVIII and XXXIX). See also p.59, Letter XLI, concerning the autumn 1590 ambassadorial visit to Elizabeth Tudor made by her cousin, Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne; in this connection, see also Delaborde, Louise de Coligny, I, 245-54. From 1591 Turenne would be Duc de Bouillon and Prince of Sedan, in which latter territory he founded the Huguenot Académie where Esther Inglis’ sometime laudator Andrew Melville would find refuge from 1611, after the Duc de Bouillon had secured his release from the Tower. Esther Inglis’ Edinburgh friend George Craig (see his Album amicorum, under 8 August 1604) took his doctor of laws degree at Sedan, where he would publish his LESSVS IN FVNERE INVICTISSIMI HEROIS HENRICI TVRRAEI, DVCIS BVLLONII, Principis Sedani & Ralcurtij, Turrenae Vicecomitis, Franciae Archimareschalli, &c qui in arce sua Sedanensi obijt 8 Kal.April.An 1623

[10] The present owner of this volume, sold at Sotheby’s as recently as December 1994, is unknown. That it has an epistle dedicatory can be seen from an image in the auction catalogue. Our ignorance of the epistle’s  contents creates a major lacuna in Inglis’ biography.